Comment lire sa fiche de paie ?
Avec les très nombreuses lignes que contient la fiche de paie des Français, il est difficile de s’y retrouver, au point que la plupart des personnes s’intéressent uniquement à la rémunération nette. En attendant sa simplification, projet en cours au niveau du gouvernement, voici les principaux éléments constitutifs de ce document essentiel pour tout salarié.
La rémunération brute
Ce chapitre comprend le salaire de base et les éventuelles heures supplémentaires, mais aussi les primes diverses ainsi que les avantages en nature comme une voiture ou un logement de fonction. Cette rémunération brute excède obligatoirement le SMIC, fixé à 1.457,52 € mensuels sur une base de 35 heures hebdomadaires, soit un taux horaire de 9,61 € brut.
Les différents prélèvements
La cotisation maladie destinée à la Caisse nationale d’assurance maladie du régime général permet à cette dernière de prendre en charge une partie des dépenses de santé du travailleur en cas d’arrêt maladie ou d’accident du travail. Il est exprimé en pourcentage de la rémunération brute.
Alimentant les caisses du régime de retraite de base, la cotisation vieillesse se calcule comme suit : un taux de 6,85 % s’applique sur le salaire dans la limite du PSS (3 170 € en 2015, la « tranche A ») ; on y ajoute 0,30 % du salaire brut total « toutes tranches ».
L’assurance chômage est une contribution de tout salarié au financement des prestations d’assurance chômage, dont il peut lui-même bénéficier en cas de perte de son emploi.
Une participation mensuelle sert à financer la retraite complémentaire (Arrco), en plus de la pension de retraite de base versée par la Sécurité sociale. Le personnel cadre se voit imposer un prélèvement supplémentaire pour l’Agirc. Dans le secteur privé, tous les employés paient pour l’Association pour la gestion du fonds de financement (AGFF).
Quant à la prévoyance d’entreprise, elle a pour rôle de couvrir les risques de décès, d’invalidité́ et d’incapacité́ de travail. Elle se divise en trois : 3 % applicables à la rémunération brute, 0,10 % sur le salaire brut sans dépasser le PSS et 1 % sur le PSS.
CRDS, CSG déductible et CSG non déductible
Enfin, un prélèvement appelé CRDS (contribution au remboursement de la dette sociale) et non déductible du revenu imposable se destine à combler les déficits de la Sécurité́ sociale. La CSG (contribution sociale généralisée), qui alimente les caisses de la Sécurité́ sociale, est partiellement déductible (5,10 % déductibles contre 2,40 % non déductible).
Le revenu net à payer et le revenu imposable
La rémunération nette correspond au solde du salaire brut majoré de l’indemnité́ de transport, et duquel ont été soustraites les cotisations salariales, la CSG et la CRDS non déductible, ainsi que la part pour le financement des titres-restaurants.
Le Revenu net imposable est la différence entre la rémunération brute et les cotisations déductibles d’impôts.
La fiche de paie en cours de simplification
Au 1er janvier 2016, les entreprises volontaires utiliseront le bulletin de salaire simplifié, qui sera généralisé en 2017. Avec le regroupement sur une ligne unique des cotisations salariales (santé, retraite, chômage) sans détails, les salariés devront bien vérifier leurs prélèvements.